Charles Dubouix
Comment mesurer les émissions du fret ? (2/3): La qualité des données Comment améliorer la qualité des données sur les émissions carbone ?
- Les données d’émissions carbone sont toujours approximatives.
- Néanmoins, poursuivre un objectif de maximisation de la précision des données est nécessaire pour les utiliser comme support dans la prise de décisions et la définition d'une stratégie de décarbonation des transports.
- Pour définir des ordres de grandeur et identifier les puits de carbone les plus importants dans votre supply, la méthode des moyennes (approche Top-Down) fournit le niveau d’information suffisant.
- Afin de prendre des décisions éclairées et d’établir une stratégie de décarbonation de votre supply, il est recommandé de calculer les émissions pour chaque transport en utilisant l'approche Bottom-Up.
La qualité des données : une condition nécessaire pour établir une stratégie de décarbonation du fret efficace
Plus une entreprise souhaite optimiser sa stratégie de décarbonisation, plus elle doit réduire la marge d'incertitude des données qu'elle traite.
Les données sur le CO2 sont par nature des approximations
Il n'y a pas de compteur de CO2 derrière une cheminée ou un pot d'échappement.
En outre, il existe des écarts considérables dans la précision des données produites. Cela s'explique en partie par l’approche choisie pour les produire.
Approche Top-Down vs Bottom-Up
Il existe deux approches principales lorsqu'il s'agit de produire des données sur les émissions carbone, Top-Down ou Bottom-Up :
- les émissions moyennes par kilomètre selon le mode de transport des marchandises
- Le poids moyen des marchandises transportées
- La distance moyenne
De nombreux cabinets de conseil utilisent cette approche, car elle fournit une approximation suffisante pour tirer des enseignements sérieux au niveau d'une entreprise ou d'un groupe. Elle permet notamment aux chargeurs d'identifier les hotspots carbone : déterminer les activités qu’ils doivent essayer de décarboner en priorité (production, chaîne d'approvisionnement, immobilier, etc.)
Cette approche calcule les émissions de CO2 pour chaque transport, en tenant compte de l'itinéraire commercial emprunté, qui est établi soit à partir du devis, soit à partir des données de géolocalisation du bateau, camion ou de l’avion par lequel la marchandise transite. Le processus commence par le transport effectué, qui est divisé en segments caractéristiques. Pour chaque segment, les émissions sont calculées en utilisant les données les plus précises disponibles.
Par exemple, les facteurs suivants sont pris en compte :
- L'intensité énergétique du véhicule : elle peut être aussi granulaire que la consommation moyenne d'un navire ou d'un avion particulier.
- L'intensité carbone de l'énergie : par exemple, le mix énergétique du pays traversé par le train.
- Les carburants utilisés : GNL ou biocarburant pour le transport maritime ; GNV, électrique, diesel et biodiesel pour le transport routier.
- Autres facteurs : le taux de remplissage réel, les transports à vide, etc.
Cette méthode exige plus de données mais fournit des résultats beaucoup plus précis.
Elle est de plus en plus utilisée dans l'industrie (par les transporteurs, les transitaires et les chargeurs).
Ovrsea s'appuie sur un outil tiers : EcoTransIT
Comment et pourquoi utilise-t-on EcoTransit ?
- Nous faisons des requêtes API chaque fois que nous souhaitons calculer les émissions CO2e d'un transport donné : à la cotation, au départ et à l'arrivée.
- Nous utilisons EcoTransIT parce que
- c'est l'état de l'art : la méthodologie, développée par un laboratoire scientifique indépendant, est utilisée par de nombreux transitaires, transporteurs et chargeurs de premier plan.
- leur méthodologie est conforme aux normes internationales (GLEC Framework, EN 16258 et GHG Protocol, en cours d'accréditation ISO 14083).