Charles Dubouix Dernière mise à jour le 11/05/2023
La comptabilité carbone (1/2) : Méthodologies et Scope 1-2-3 Mesurer les émissions de gaz à effet de serre
- La comptabilité carbone et la comptabilité des GES permet de compter et communiquer les volumes d’émissions de dioxyde de carbone dont est responsable une entreprise et plus généralement un produit ou une activité.
- Les méthodologies catégorisent les émissions en périmètres d’émissions connus sous le nom de "scopes". Le Scope 1 étant les émissions directes, le Scope 2 étant les émissions induites par l'achat indirect d'énergie (principalement la production d'électricité ou de chauffage), et le Scope 3 étant les émissions indirectes en amont et en aval.
- Bien que les chargeurs ne sont pas directement responsable des émissions de leurs transports de marchandises (dans leur Scope 3,) il est essentiel de les aborder pour améliorer leur réputation, optimiser leurs chaînes d'approvisionnement, se conformer à la réglementation et finalement acquérir un avantage concurrentiel. La réduction des émissions de carbone dans les transports devrait être une priorité, car c’est souvent l'un des principaux postes d’émissions.
- Bien qu’il soit utilisé aujourd’hui comme outil de reporting ou de comparaison, le bilan carbone est avant tout un outil d’aide à la décision, pour mettre en place une stratégie de décarbonation.
Différence entre la comptabilité carbone et la comptabilité des GES
La comptabilité carbone est une méthode de calcul qui se limite aux émissions de dioxyde de carbone.
Alors que la comptabilité des GES élargit ce périmètre comptable aux autres gaz à effet de serre, en compte en convertissant toutes les émissions de GES liées à l'activité de l'entreprise en équivalents CO2.
Afin de trouver où elles peuvent réduire leurs émissions de CO2, les entreprises doivent identifier leurs activités les plus émettrices pour prioriser leurs investissements en matière de décarbonisation.
Concrètement comment mesurons-nous les émissions de GES ?
Le principe est simple :
- on liste les activités induites par l’entreprise
- on collecte les données (en privilégiant des unités physiques à des unités monétaires)
- on trouve un convertisseur (facteur d’émission)
- on multiplie et on obtient l’empreinte carbone d’une activité (unité tCO2e)
En sommant toutes les activités induites on trouve l’empreinte carbone d’une entreprise.
Sur quel périmètre d’activité il faut se concentrer ?
Est-ce qu’un distributeur textile doit étudier en amont la production de ses produits et leurs transports alors que l’activité est externalisée ? De même, doit-il prendre en compte la fin de vie du produit ?
OUI : les entreprises doivent prendre en compte les émissions de leurs opérations (par exemple l’impact carbone des lieux de distribution) mais également leurs émissions induites = les émissions de leur chaine de valeur.
Bien évidement, les entreprises ne disposent pas de la même capacité de contrôle entre les émissions de leurs opérations et les émissions de leur fournisseurs. Pour les distinguer clairement, les méthodologies (Bilan Carbone, GHG Protocol) regroupent les émissions en trois périmètres, connus sous le nom de "scopes".
- Scope 1 : émissions directe de l’entreprise : le chauffage dans les locaux, les émissions des véhicules détenus par l’entreprise, etc.
- Scope 2 : émissions indirectes et liées à l’énergie : production de chaleur, de froid ou d’électricité…
- Scope 3 : autres émissions indirectes en amont et en aval : on retrouve la majorité des émissions produites par l’entreprise dans ce scope : achats de marchandises, de services, transport amont et aval, etc.
En tant que chargeurs, les émissions de transport relèvent de votre scope 3 si vous ne possédez pas de véhicules. Alors pourquoi est-il important d'en tenir compte ?
- Réputation et responsabilité sociale des entreprises (RSE) : Démontrer un engagement à réduire les émissions de Scope 3 peut améliorer la réputation de votre entreprise et renforcer vos initiatives en matière de RSE. À mesure que la sensibilisation environnementale croît, les clients et les parties prenantes préfèrent de plus en plus les entreprises qui prennent des mesures actives pour minimiser leur empreinte carbone.
- Optimisation de la chaîne d'approvisionnement : Comprendre et gérer les émissions de Scope 3 peut vous aider à identifier les inefficacités et les domaines d'amélioration au sein de vos chaînes d'approvisionnement. En optimisant les itinéraires de transport, en consolidant les envois ou en sélectionnant des modes de transport plus respectueux de l'environnement, vous pouvez réduire les émissions tout en diminuant potentiellement les coûts.
- Conformité réglementaire : À mesure que les gouvernements du monde entier mettent en place des réglementations environnementales plus strictes, les entreprises peuvent être tenues de déclarer et de réduire leurs émissions de Scope 3. Aborder ces émissions de manière proactive peut vous aider à assurer la conformité et à éviter d'éventuelles sanctions.
- Avantage concurrentiel : À mesure que de plus en plus d'entreprises se concentrent sur la durabilité, être en mesure de présenter des émissions plus faibles tout au long de la chaîne d'approvisionnement peut vous donner un avantage concurrentiel. Cet avantage peut attirer des clients et des partenaires soucieux de l'environnement, renforçant ainsi la position globale de l'entreprise sur le marché.
- Gestion des risques : La participation et la surveillance des émissions de transport des prestataires vous aident à mieux comprendre vos risques environnementaux. En gérant activement ces risques, vous pouvez atténuer les perturbations potentielles et les impacts négatifs sur votre entreprise.
Tout système efficace de comptabilité des gaz à effet de serre (GES) doit mesurer avec précision l'impact carbone de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement de chaque entreprise, fournissant ainsi une visibilité et des incitations pour prendre des décisions plus respectueuses du climat en matière de spécification de produits et d'achat.
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